Jean-Louis Robert est décédé le 17 juillet 2017 à Orléans. Il était l’un des membres les plus fidèles et actifs de la Société Française de Minéralogie et de Cristallographie (SFMC), reconnu internationalement comme expert des propriétés structurales et spectroscopiques des micas et amphiboles, dont la cristallochimie constituait le sujet de sa thèse d’Etat soutenue à l’université d’Orsay en 1981. Jean-Louis était également le digne héritier de la tradition de la minéralogie expérimentale d’Orléans et a développé de nouvelles méthodes de synthèse des argiles et micas tout au long de sa carrière. Auteur de plus d’une centaine d’articles, il a co-signé l’article de référence « Nomenclature of the micas » (Rieder et al. 1998), publié dans plusieurs journaux de minéralogie, et animé de nombreuses sessions et rencontres dans des manifestations scientifiques nationales et internationales.
Peu de temps après sa soutenance de thèse, Jean-Louis avait été recruté comme chercheur au CNRS, où il a passé la totalité de sa carrière, d’abord en qualité de chargé de recherche puis de directeur de recherche. Il a débuté sa carrière au Centre de Recherches sur la Synthèse et la Chimie des Minéraux (CRSCM, fondé par Germain Sabatier), laboratoire qui a ensuite fusionné avec l’Institut des Sciences de la Terre d’Orléans (ISTO). Par des études structurales et spectroscopiques détaillées, Jean-Louis a plus particulièrement exploré les processus de substitution et l’étendue des solutions solides dans les micas et amphiboles, naturels et synthétiques. Il a travaillé avec de nombreux scientifiques de renom, dont Jean Iiyama, Gian Carlo Della Ventura, Annibale Mottana, Jesus Sanz, et Frank Hawthorne, la diversité de ces collaborations illustrant sa reconnaissance par la communauté minéralogique internationale. En 2006, il avait rejoint l’IMPMC à Paris, dont il était un membre dynamique du département des Sciences de la Terre. Là, il avait continué à développer son activité expérimentale sur les micas et amphiboles à l’aide de nouvelles approches des synthèses minérales. Plus récemment, il s’était également orienté vers de nouvelles pistes de recherche, notamment le contrôle structural de l’hydratation des argiles. Jean-Louis était membre de plusieurs sociétés professionnelles, dont la SFMC et le Groupe Français des Argiles (GFA) qu’il a présidé de 2011 à 2015. Il était également président de l’ECGA (European Clay Groups Association) pour la période 2015-2019 et président du comité d’organisation de EUROCLAY 2019. A l’IMPMC comme dans la communauté des argiles, il était connu pour son enthousiasme pour les sciences et sa dévotion pour la communauté. Il était un aficionado passionné d’argiles et de minéralogie expérimentale et gardait toujours sa porte ouverte pour aider étudiants et collègues chercheurs.
Notre communauté a perdu un grand scientifique, un acteur enthousiaste des sociétés savantes, un collègue et un ami dont on se souviendra affectueusement pendant de nombreuses années.
Etienne Balan, Georges Calas, Laurence Galoisy et Maguy Jaber
