Notre ami Hubert Lagache nous a brutalement quitté le 10 septembre 1998 dans sa soixante-huitième année. Fatigué, certes, il parcourait encore le 7 septembre les stands du salon Bijhorca (Bijouterie – Joaillerie – Horlogerie – Cadeau).
Depuis plus de dix ans, il luttait avec courage contre une leucémie qui l’a finalement emporté. Fils de bijoutier établis à la Madeleine (Nord), Hubert Lagache s’intéressa bien évidement très tôt aux gemmes, ce qui le conduisit à suivre les cours de gemmologie dispensés par Georges Gôhel dans le cadre du Comité d’Apprentissage de l’Ile de France : il passa avec succès le Brevet Professionnel de Gemmologie.
Il songea alors à transmettre à ses confrères éloignés de Paris les bases nécessaires pour différentier objectivement pierres précieuses taillées et imitations et pour déterminer quelques pierres fines moins couramment utilisées, tel le diopside.
Aussi, lorsque son ami Daniel Piat fonda l’Association Française de Gemmologie, le chargea t-il naturellement, en 1962, de créer et assumer dans ce cadre des cycles de conférences d’initiation assorties de travaux pratiques pour les bijoutiers de province : à Lille bien sûr, mais aussi à Lyon, Rennes, Marseille, Toulouse, Grenoble, etc… Hubert Lagache put ainsi connaître les diverses difficultés gemmologiques que rencontraient les bijoutiers détaillants, ce qui le conduisit à adhérer à la Société Française de Minéralogie. Il y intervint plusieurs fois afin de faire partager son amour des gemmes aux minéralogistes.
Le 1er janvier 1969, la Chambre Syndicale Nationale du Diamant prenait en charge les cours dispensés par l’A.F.G. en province, et par le Comité d’apprentissage d’Ile-de-France à Paris, puis, sous l’impulsion d’Edouard Sirakian, fondait en 1972 l’Institut National de Gemmologie : dès 1976, Hubert Lagache y enseignait avec la charge de Directeur des Etudes.
C’est dans ces conditions qu’il publia en 1979 « Initiation à la Gemmologie », qui précise les étapes logiques d’une reconnaissance des pierres taillées à l’aide d’observations simples: inclusions à la loupe 10 X, caractère optique au polaroïds croisés, indices de réfraction au réfractomètre à lecture directe, dichroïsme, densité, couleur de fluorescence sous lumière noire, principales bandes et lignes d’absorption au spectroscope à main. Cet ouvrage de gemmologie élementaire fut réédité fin 1996.
Les membres de la Société Française de Minéralogie se souviendront avec émotion de leur confrère voué aux plus attrayants des minéraux, ces gemmes dont la couleur et la vie font vibrer le coeur de tout minéralogiste. Que Madame Hubert Lagache et ses enfants soient assurés de toute notre sympathie.
Jean Paul Poirot